Vraiment SympA est une invitation à se réapproprier la ville en s’autorisant des comportements jugés douteux et en écoutant des sonorités qu’elle tente de policer, d’étouffer. Ecouter plutôt qu’être sur écoute.
L’environnement urbain, son mobilier dédié, les activités humaines qui s’y inscrivent, sont des d’instruments de musique souvent ignorés : il est surprenant voire mal vu de faire sonner un rack à vélo, un panneau stop ou d’écouter béatement le ronronnement d’un compteur électrique.
Là-dessus la vidéo surveillance algorithmique (VSA), dessine une liste de comportements suspicieux dans l’espace public : se mettre à courir, changer subitement de direction, avoir les mains au dessus de la tête, faire du bruit, se rassembler à plusieurs, rester trop longtemps au même endroit. Tels sont les comportements que les algorithmes sont capables d’identifier afin de notifier les opérateurs qui observent les villes.
Les participant.es sont muni.es d’une carte de la ville sur laquelle figurent 8 pastilles de couleurs qui correspondent à huit zones à découvrir. Dans chaque zone, un petit panneau semblant échappé d’un parcours de santé est à trouver, ici sur une borne d’incendie, là sur un banc, ailleurs sur le tube d’un rack à vélo, et toujours sous le regard d’une caméra de vidéosurveillance.
Les participant.es (par groupe ou en individuel) sont en possession d’un petit boîtier qui tient dans la main, qui a la forme d’une oreille (échelle 2) et qui est équipé d’un hautparleur. Lorsque l’oreille est passée devant le panneau trouvé, le hautparleur donne les instructions d’une épreuve qui permet d’obtenir l’échantillon musical : courir très vite, rester immobile, lever les bras, faire du bruit, s’allonger au sol, etc.
Le son associé à l’objet où se trouve l’autocollant est alors joué par le hautparleur : le panneau de signalisation fait entendre une rythmique percussive, la borne d’incendie révèle un doux clapotis, etc.
A chaque nouvelle zone, un nouveau son se superpose au précédent, un nouveau fragment du texte apparaît, jusqu’à créer un morceau de musique et dévoiler la totalité du phrasé narratif au fil de la déambulation. Les participant.es sont libres d’effectuer le parcours dans l’ordre qui leur plaît, la musique et le texte se révèleront ainsi différemment en fonction de l’itinéraire choisi.
Lorsqu’un.e joueur.euse rend le boîtier en forme d’oreille, le nombre de sons découverts lui est communiqué. Nous remettons enfin aux participant.es une carte postale sur laquelle figurent les huit gestes qu’iels ont été invité.es à faire et qui sont potentiellement repérés par la VSA.