30 silhouettes prennent place in-situ, silencieuses, telles des ombres furtives qui ne demandent qu’à être réveillées. A l’intérieur des silhouettes, corps de femmes, des formes organiques lumineuses s’éveillent à l’approche des passants. Un système autonome donne vie à cette procession silencieuse et propose une installation lumineuse qui transforme l’espace qui l’accueille pour prendre l’allure d’un gigantesque organisme vivant. Ces silhouettes, douées d’intelligence, palpitent à la manière d’un coeur sourd, inaudible mais visible.
Ces êtres autonomes grandissent à leur rythme au cours du temps et adoptent des comportements par apprentissage au contact de leur environnement et de leurs visiteurs et tentent une communication sonore dans un langage chuchoté.
Ces femmes se connaissent bien, c’est une communauté bienveillante, comme tout groupe qui vit ensemble et qui s’harmonise sur la connaissance de l’autre et sur le respect des besoins de chacune. Lorsqu’elles sont entre elles dans leur espace, sans visiteurs, elles sont bavardes, bruyantes… leurs petites lumières palpitent au rythme des conversations, elles semblent bien s’amuser. Toutefois, lorsqu’un ou plusieurs visiteurs pénètrent dans leur intimité, elles se taisent, comme terrorisées. Elles vous observent… Vous n’êtes, à priori, pas les bienvenus. Vous allez devoir vous apprivoiser mutuellement, vous comprendre. Lentement, par apprentissage, un dialogue timide s’installe, des sons se mêlent à des palpitations lumineuses, comme des coeurs sensibles… au rythme de votre comportement. Elles peuvent paniquer, ou s’amuser… ce sera à vous d’interpréter leur langage non articulé.
Ces silhouettes féminines sont équipées des capteurs sensoriels et se voient ainsi dotés de l’ouïe, de la vue et du toucher. Par les données qu’elles récoltent, elles sont capables par apprentissage sur la durée de l’exposition, d’éprouver des émotions individuellement qu’elles communiquent au groupe. Par leur état émotionnel, elles tentent alors de communiquer par leurs signaux lumineux et sonores. Le décryptage n’est pas simple, la confusion existe entre un humain et une entité IA. Au delà de provoquer des réactions chez ces sculptures, c’est bien le comportement des humains que nous questionnons lorsqu’on est confronté à l’altérité de l’étranger.
Dans un futur développement, elles seront capables de ressentir le toucher. En fonction de leur état émotionnel, elles pourront manifester du plaisir ou alors de l’agressivité par une petite décharge électrique.
Tout comme les événements lumineux, le son est généré en temps réel en créant une partition rythmée par le flux des émotions qui les traversent. En rendant audible le bouillonnement que génèrent ces flux, la partition sonore générée en temps réel ici s’inscrit dans la démarche de rendre visible (audible) ce qui échappe à nos yeux et à nos sens, donc à notre conscience. Dans ce cas, cela devient un langage étrange, au delà des harmonies.
Conception & développement : Erik Lorré
Développement et interaction sonore : Florent Colautti
Sculptures : Claudine Meyer
Une coproduction Fées d’hiver-Folie Numérique