Installation sonore comportementale mettant en scène 50 parapluies équipés de mécanisme robotique permettant leurs ouvertures et fermetures. L’auteur s’intéresse au son singulier provoqué par l’ouverture des parapluies et à leur mouvement visuel pour composer une chorégraphie collective qui produit sa propre partition musicale. Le développement informatique permet de piloter chaque parapluie autonome grâce à un simple interface. Une composition musicale s’offre à nous par des ouvertures qui se font par contagion en provoquant un déplacement, une vague collective, par métaphore des parapluies qui s’ouvrent dans la rue aux premières gouttes de pluie. En additionnant un comportement simple, on simule ici une intelligence collective pour un organisme organique.
En parallèle à ce développement musical, la recherche [en phase de développement] de cette installation permet d’explorer ses capacités instrumentales pour permettre à des compositeurs ou des publics de s’en emparer pour piloter l’installation comme un instrument. Ce sont là des solutions pour programmer lors des expositions, des ateliers et de master class. Les outils numériques convoqués sont des microprocesseurs (NodeMcu Esp) connectés par réseau wifi, programmés en C++ (via Arduino IDE) pour un comportement autonome, ou asservis via des interfaces utilisant les interfaces de composition musicales comme Max/mps, Touch osc, Lemur, Ableton Live.
Note de l’auteur :
« j’ai toujours été fasciné par le bruit provoqué par l’ouverture d’un parapluie et le déplacement d’air qu’il provoque à cet instant. C’est un signal sonore très identifiable, universel, reconnaissable les yeux fermés, produit par un mécanisme simple. Dans la rue, dès les premières gouttes de pluies, c’est un balai qui s’opère, la foule dégainant son para- pluie un par un. Comme un réflexe pavlovien, le premier qui fait son ouverture donne le signal de départ et conditionnent les suivants. Le son de cette orchestration, associé à la résonance de la pluie n’est pas dénué d’un certain romantisme. Cet objet devient iconique dans plusieurs scènes de cinéma, (singin’ in the rain, les parapluies de cherbourg…) où leur sonorité est mis précisément en scène dans ces comédies musicales. S’il est souvent un lieu d’abri pour amoureux transis, il est devenu récemment un objet de protection contre l’identification numérique des manifestants
Hong Kongais lors de la “révolution des parapluies” en 2014. Pour toutes ces raisons, j’ai souhaité convoqué dans cette installation une autre révolution, celle qui étymologiquement consiste à l’écoulement d’une période de temps. Dans ces intervalles, les sons des ouvertures deviennent des notes sur une ligne de composition temporelle en boucle. Conjugués aux effets visuels des parapluies qui se déploient, c’est un balai organique qui se jouera devant nous pour nous plonger dans une dimension hypnotique et contemplative. »